Après la « Nuit de Cristal » et les protestations du monde, le Führer déclare ironiquement que si les puissances étrangères se préoccupent tant du sort des Juifs, qu’elles les prennent en charge ! Il autorise neuf cent trente-sept juifs allemands, munis de visas chèrement payés, à embarquer sur le Saint-Louis, paquebot battant pavillon nazi, pour la Havane. À l’entrée du port, interdiction est faite au capitaine d’accoster. Des tractations compliquées auprès des autorités cubaines vénales et de parfaite mauvaise foi, menées par le comité de secours juif américain, n’aboutissent pas. Aucun pays des deux Amériques n’accepte ces réfugiés. Hitler avait vu juste. Le paquebot fait demi-tour vers Hambourg avec ses passagers, conscients du sort atroce qui les attend. En désespoir de cause, le capitaine contacte les gouvernements d’Europe de l’Ouest qui, finalement, ouvrirent leurs portes.
S’appuyant sur documents d’archives et témoignages de survivants, l’auteur retrace, avec un peu trop de détails techniques peut-être, l’histoire tragique de familles juives désespérées face à la pusillanimité des « Grands » et sauvées grâce au courage d’un capitaine allemand déclaré plus tard « Juste des Nations ».