Après un voyage initiatique en Afrique, Jessica poursuit une carrière d’anthropologue urbaine pour rester auprès de sa fille Anna, enfant retardée mentalement. Son amie Eleanor retrace leur vie depuis leurs années estudiantines et la grossesse de Jessica dans le Londres des années soixante, jusqu’à leur vieillesse. C’est une autre approche de la différence que propose dans ce roman Margaret Drabble, connue pour La mer toujours recommencée (NB juillet 2008). Dans un récit baroque où tout est dit autrement sur la vie entre parenthèses des parents d’enfants à problèmes, elle entremêle un bric-à-brac de pensées jamais ordinaires, de hasards extraordinaires et de rencontres poignantes. Elle y donne un juste aperçu de l’époque, de ses débats intellectuels, de la liberté sexuelle et excelle dans la description de l’évolution de la cité. En associations libres et dans des pages captivantes, elle innerve son récit de considérations érudites sur l’art, la littérature, la médecine, l’anthropologie et l’Afrique de Livingstone, chère à son héroïne. Un livre inclassable, fait d’amour et d’amitié, qui se double d’une réflexion constante, où le lecteur suit avec empathie, malgré quelques longueurs, le triple cheminement d’une mère, de sa fille et de son cercle d’amies bienveillantes.
Un bébé d’or pur
DRABBLE Margaret