À Montrouge, est Un bel immeuble aux nombreux appartements. Vers 1950, quinze familles, quarante personnages forment un cocasse puzzle : dames du rez-de-chaussée et leur neveu, couple de médecins, pipelettes, ados cachés dans les combles, mari relégué dans une chambre de bonne… Sont-ils les héros du nouveau livre d’un des habitants actuels, Joël Escrivant ? Les affres de ce dernier, retraité et “gagne-petit de l’écriture” s’imbriquent dans les multiples récits domestiques. Passé de la machine à écrire à l’ordinateur qui lui supprime mots, lettres et signes, l’écrivain contemporain s’inquiète du pouvoir de son nouvel outil sur l’imagination en panne.
Michel Arrivé (Prix du premier roman en 1977 pour Les remembrances du vieillard idiot) serait-il rêveur ou nostalgique de la disparition d’un certain art de vivre que son écriture fait revivre, de la difficulté à créer une oeuvre littéraire originale ? Détails et habitudes sont minutieusement relatés. Deux typographies différencient l’histoire d’êtres en mal d’écriture et celle du narrateur-écrivain : « Roman d’un roman », dit la page titre. Dommage, on se perd un peu dans les étages du 26 bis de la rue Pougens !