Juillet 1938,. Morges, en Suisse. Sur la terrasse de lâhĂŽtel du Mont-Blanc, au bord du lac LĂ©man, les notables locaux viennent se rafraĂźchir. La vie quotidienne faite de pĂȘche au brochet, de querelles de clocher et dâaventures amoureuses, nâest guĂšre troublĂ©e par lâAnschluss, le dĂ©mantĂšlement de lâEmpire austro-hongrois ou la fuite des Juifs. LâarrivĂ©e en villĂ©giature dâune baronne hongroise, jeune, Ă©lĂ©gante, excentrique et richissime, bouscule cette ambiance confinĂ©e et permet aux caractĂšres de se rĂ©vĂ©ler. NĂ© en 1947 Ă Morges, Jean Billeter (Les dieux blancs de la brousse, NB janvier 2012) a quittĂ© la Suisse depuis trente ans. Il Ă©voque la beautĂ© et la douceur de vivre dâun pays repliĂ© sur lui-mĂȘme, acharnĂ© Ă rester en dehors de tout conflit extĂ©rieur malgrĂ© les Ă©chos quâil en reçoit ; il porte un regard narquois sur la volontĂ© affirmĂ©e de ses compatriotes de protĂ©ger leur tranquillitĂ© en toute circonstance. Frivole en apparence mais suggĂ©rant des drames Ă venir, un roman dâatmosphĂšre lĂ©ger, trĂšs agrĂ©able Ă lire.
Un cantique suisse
BILLETER Jean