Un cargo le débarque à Santa Maria ; il repartira de Terceira, ayant bouclé le périple des neuf petites îles des Açores, et poursuivra sa quête de beauté, sa cartographie du sublime. Sublimes en effet ces terres métaphysiques perdues dans l’Atlantique, embrumées, rincées de lourdes pluies, soumises à la violence des vagues et des volcans. Chacune a ses gens, son caractère, son histoire, ses merveilles, qu’il détaille avec une ardeur enthousiaste. Le récit de Lion, alter ego de Jean-Yves Loude (Pépites brésiliennes, NB juin 2013), s’écrit au passé simple et à l’imparfait. Le vocabulaire est soigné, le ton volontiers philosophique, les références aux oeuvres littéraires ou cinématographiques nombreuses ; des lettres à un ami libraire entrecoupent le texte et complètent la réflexion. Les paysages étourdissants de grandeur succèdent aux célébrations religieuses insolites, aux lâchers de taureaux, aux randonnées, aux découvertes des villages et des quelques petites villes. Artistes, musiciens, photographes, vieux baleiniers expliquent le quotidien, évoquent un passé rude, austère, les tremblements de terre dévastateurs. Rigoureux, poétique, chaleureux et bavard, ce carnet de route peint un vivant tableau de ces îles attachantes. (M.W. et A.Be.)
Un cargo pour les Açores
LOUDE Jean-Yves