Un ciel rouge, le matin

LYNCH Paul

Coll Coyle, paysan jeune et pauvre que son propriétaire veut injustement expulser, tue le fils de ce dernier et, contraint d’abandonner femme et enfants, fuit à travers la campagne irlandaise, pourchassé par Faller, homme de main sans pitié. Après une longue cavale, il finit par s’embarquer pour l’Amérique, endure une traversée périlleuse et éprouvante. Il est recruté, avec les autres Irlandais célibataires et vigoureux, sur un chantier de construction du chemin de fer. Ils y vivent un enfer, exploités par le chef, méprisés par les habitants et menacés par le choléra. Mais voici que Faller débarque à son tour… C’est à une très longue bal(l)ade que convie ce premier roman d’un jeune auteur irlandais dont l’écriture, créative et très imagée, mélange avec art la douceur, la beauté, la souffrance et parfois l’extrême violence, dans des scènes répétitives propres à marquer fortement les esprits. La peinture de la condition paysanne et ouvrière la plus humble du début du XIXe siècle est précise : misère noire, oppression des faibles par les forts, étroitesse d’esprit, rejet violent de l’autre. L’atmosphère est celle d’un western très sombre où le mal pourrait bien l’emporter.