Ă trente-cinq ans, le peintre Henri Fantin-Latour, rĂ©putĂ© pour ses natures mortes et ses portraits, vit avec son pĂšre dans Paris assiĂ©gĂ© et bombardĂ© par les Prussiens, puis ravagĂ© par les atrocitĂ©s de la Commune. Lâartiste mĂ»rit longuement son projet dâun tableau rendant hommage Ă Baudelaire mort trois ans plus tĂŽt, qui rĂ©unirait de grands poĂštes tels Hugo, Leconte de Lisle, Banville, et de jeunes et talentueux nouveaux, tel Verlaine. Mais lâapparition de Rimbaud, figure dâange et gĂ©nie bouillant de dix-sept ans, bouleverse la donne.
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La rĂ©alisation du tableau emblĂ©matique du MusĂ©e dâOrsay, « Un coin de table », est contĂ©e, expliquĂ©e, dissĂ©quĂ©e de façon vivante par lâartiste lui-mĂȘme. En creux, ressort le portrait dâun homme rĂ©flĂ©chi, policĂ©, rĂ©servĂ©, organisĂ©, gĂ©nĂ©reux, agnostique, Ă©pris de son art, ouvrant paradoxalement « les bras Ă la poĂ©sie de Rimbaud et les fermant Ă la nouvelle peinture ». Cette fiction abondamment dialoguĂ©e â en un parler choisi â, narrant de nombreuses anecdotes, nourrie de nombreuses observations sur la vie, bien ancrĂ©e dans la capitale et son histoire, conduit le lecteur Ă de passionnants allers-retours entre le texte et le tableau reproduit en couverture.