Un de perdu

Enzo, 12 ans, est un adolescent négligé par ses parents. Pour la nième fois, il attend son père après la sortie organisée par son collège et pense que décidément ses parents ne le méritent pas. Parallèlement, quelques jours plus tard, Mélanie Treuille est appelée par le commissariat pour une confrontation. Elle s’accroche à l’idée de pouvoir enfin retrouver son fils Clément disparu il y a cinq ans, un jour de fête.

D’une écriture sensible, Gilles Abier utilise les flash-back pour tirer les ficelles de cette rencontre entre deux solitudes, un peu à la manière d’un roman policier dont le dénouement se révèle dans les toutes dernières pages. Le lecteur cerne peu à peu les motivations d’Enzo, lassé d’être laissé pour compte par des parents inaptes à lui transmettre leur affection, et qui ne reculera pas devant l’opportunité de se créer une nouvelle famille. Mélanie offre un personnage touchant, habitée par les souvenirs de son fils et qui surpasse l’espoir de le retrouver. Un récit fort et dérangeant au scénario bien maîtrisé.