Un dernier coup de théâtre

Le dramaturge Romain Delorme est trouvé mort sur une plage. Une balle dans le coeur laisse présumer un assassinat que la journaliste Marion Moderel essaie d’élucider. Une lettre avec la photo d’une jeune fille l’incite à faire des recherches. En outre, le film qu’elle est en train de réaliser sur le « Delta Charly Delta » (DCD) se trouve modifié par cette fin tragique. Elle plonge alors dans la vie de Romain et rencontre les personnes qu’il a croisées au cours de son existence, parcours en pièces – ô combien détachées – d’un homme engagé dans tous les conflits internationaux, déserteur et clandestin, anarchiste impénitent. Dans ce roman-fleuve qui ne présente pas moins d’une soixantaine de personnages, Robert Deleuse peint une fresque des événements marquants du XXe siècle (seconde guerre mondiale, IRA, Brigades Rouges, guerre d’Irak, Yougoslavie…). Il en profite pour esquisser un portrait idéalisé du héros, lui prêtant régulièrement des appréciations vindicatives toute personnelles. À l’ambition de l’auteur (Un petit regain d’enfer, NB août-septembre 1999), déjà complexe, s’ajoute un souci du détail digne d’un entomologiste. Enfin des jeux de mots, parfois heureux, et des néologismes ponctuent ce torrent indigeste dont le français approximatif finit d’achever le lecteur.