Voici la traduction dâun volumineux roman graphique de science-fiction paru aux Ătats-Unis il y a deux ans. Il retrace lâitinĂ©raire dâun quatuor de gĂ©niaux savants, de vĂ©ritables Beatles de la science qui Ă leurs dĂ©buts fondĂšrent la World Corp, une compagnie dont les multiples rĂ©alisations voulaient changer totalement la face du monde. Manipulations gĂ©nĂ©tiques, fabrication dâĂȘtres monstrueux, exploration de lâespace, tĂ©lĂ©portations temporelles et spatiales. Tous les risques sont pris pour gagner le maximum de puissance et dâargent. Malheureusement, les egos vieillissants prennent le pas sur lâesprit communautaire des dĂ©buts, et entraĂźnent lâhumanitĂ© dans une dĂ©gringolade de dĂ©sastres successifs. Ce scĂ©nario catastrophe se dĂ©veloppe dans lâalbum de maniĂšre chaotique, comme pour faire ressentir lâidĂ©e du dĂ©sordre progressif qui sâinstalle dans lâunivers. Lâauteur a donnĂ© Ă son histoire une forme dissociĂ©e oĂč se mĂ©langent des pĂ©riodes temporelles, des pages entiĂšres de textes de style journalistique, des Ă©pisodes en BD, des mono-planches. On peine Ă sây retrouver (ce nâest rien de le dire !) Une ou mĂȘme deux relectures attentives de ce fouillis de 180 pages devraient permettre de dĂ©nouer lâĂ©cheveau de cette rĂ©alisation complexe. Mais qui en aura le courage ? (Y.H. et H.T.)
Un destin pire que la mort (Nowhere men ; 1)
STEPHENSON Eric, BELLEGARDE Nate