Un destin pire que la mort (Nowhere men ; 1)

STEPHENSON Eric, BELLEGARDE Nate

Voici la traduction d’un volumineux roman graphique de science-fiction paru aux États-Unis il y a deux ans. Il retrace l’itinĂ©raire d’un quatuor de gĂ©niaux savants, de vĂ©ritables Beatles de la science qui Ă  leurs dĂ©buts fondĂšrent la World Corp, une compagnie dont les multiples rĂ©alisations voulaient changer totalement la face du monde. Manipulations gĂ©nĂ©tiques, fabrication d’ĂȘtres monstrueux, exploration de l’espace, tĂ©lĂ©portations temporelles et spatiales. Tous les risques sont pris pour gagner le maximum de puissance et d’argent. Malheureusement, les egos vieillissants prennent le pas sur l’esprit communautaire des dĂ©buts, et entraĂźnent l’humanitĂ© dans une dĂ©gringolade de dĂ©sastres successifs. Ce scĂ©nario  catastrophe se dĂ©veloppe dans l’album de maniĂšre chaotique, comme pour faire ressentir l’idĂ©e du dĂ©sordre progressif qui s’installe dans l’univers. L’auteur a donnĂ© Ă  son histoire une forme dissociĂ©e oĂč se mĂ©langent des pĂ©riodes temporelles, des pages entiĂšres de textes de style journalistique, des Ă©pisodes en BD, des mono-planches. On peine Ă  s’y retrouver (ce n’est rien de le dire !) Une ou mĂȘme deux relectures attentives de ce fouillis de 180 pages devraient permettre de dĂ©nouer l’écheveau de cette rĂ©alisation complexe. Mais qui en aura le courage ? (Y.H. et H.T.)