Que ses fidèles lecteurs se rassurent, Gabriel Matzneff (La lettre au capitaine Brunner, NB avril 2015) ne désarme pas et, dans ce dernier opus qui couvre les années 2014-2016, continue à encenser ou condamner tous azimuts. Son goût pour la spiritualité et la liturgie orthodoxes est bien connu, comme son mépris de toute morale, sexuelle de préférence. On retrouve son amour inconditionnel pour la Russie, sa haine de l’Amérique dont il dénonce la politique calamiteuse au Moyen-Orient, approuvée par le président Hollande, qu’il égratigne au passage avec délice. Il parle avec passion de la beauté et de la liberté qu’il vénère, de la culture classique, des auteurs et du dictionnaire qu’il fréquente assidûment, de la langue française et du beau style qu’il pratique avec talent, de l’Italie et Naples, sa troisième patrie. Il ironise sur le politiquement correct, la laïcité à tout va, le puritanisme ambiant. Voici un cocktail décapant, en courts chapitres, qu’épouse une écriture qui ne l’est pas moins. (L.K. et A.-M.D.)
Un diable dans le bénitier
MATZNEFF Gabriel