La Havane. Cléo, la trentaine, poétesse censurée, vit dans une profonde solitude depuis le décès accidentel de ses parents et ses déconvenues amoureuses. Un voyage en Espagne pour recevoir un premier prix, lui permet de quitter son île. A son retour, elle est regardée avec suspicion et même ses amis se liguent contre elle. Alors qu’elle travaille à la rédaction d’un nouveau recueil, l’arrivée d’un acteur hollywoodien qui prépare un film sur Cuba et détient des informations sur son père, fait basculer sa vie. Certainement autobiographique, ce roman est aussi une quête intérieure, nourrie de souvenirs et de souffrances. La narratrice, ostracisée par les milieux qu’elle fréquentait, dresse un portrait corrosif d’une génération écrasée par les mouvements castristes violents. C’est un entrecroisement entre événements personnels et histoire nationale. L’amour de l’héroïne pour Cuba ne l’empêche pas de voir les défauts du régime : police omniprésente, surveillance, défiance. La révolution n’est jamais terminée. Son livre précédent (Mère Cuba, NB octobre 2009), était déjà un hymne à son pays où les amis sont sacrifiés à la politique. Malgré une écriture poétique, les longs commentaires sur ses états d’âmes et ses expériences sexuelles, donnent un côté pesant à ce récit. (D.C. et F.L.)
Un dimanche de révolution
GUERRA Wendy