À Montréal, une « meute » de quatre amies affrontent une situation particulière : l’une d’entre elles a perdu son compagnon. C’est Blanche la policière qui raconte à Laura la coiffeuse, à Capucine la libraire et à Suzanne la psychiatre qu’elle vit avec le cadavre de Valentin dont elle ne peut se séparer. S’ensuivent alors des mois de débats, de complicité, d’événements et de rencontres surprenantes jusqu’à une fin pour le moins inattendue.
Damien Luce (Claire de plume, Les Notes juin 2017) est aussi pianiste, comédien, compositeur… une variété de talents qui expliquent sans doute le côté fantaisiste, voire complètement saugrenu, de cette histoire qui fait penser à Ionesco. Les chapitres alternent, entre récits réalistes de l’évolution de la situation et dialogues écrits comme dans une pièce de théâtre lue. Outre les quatre héroïnes interviennent un danseur de tango fondeur de cloches fasciné par Laura et un être quasi schizophrène que l’amour de Capucine ramènera dans la société des humains. Dans une langue au vocabulaire imagé, alternant style vif et « classique », l’auteur construit un suspense bien mené où l’humour omniprésent, sans le cynisme qu’aurait pu susciter le sujet, séduit à la fois par sa tendresse et sa drôlerie. (P.B. et B.T.)