John est « forcément » étonné quand il découvre un éléphant en sortant de chez lui, dans la rue ; car un éléphant à New York, il le sait, « c’est impossible ». Il a rêvé, lui disent ses parents. Avec un rêveur comme lui, c’est « logique ». Mais, force est de constater que, sur le trottoir, sur la chaussée, au jardin public, dans le bus même, Il est là ! Et John sait d’emblée ce qu’il faut faire pour lui faire plaisir. Forcément… Un ami imaginaire ! La littérature jeunesse en compte beaucoup tant est poreuse pour les enfants la frontière entre rêve et réalité. L’histoire que raconte Benoît Broyard joue avec humour la carte de la surprise pour introduire le pachyderme dans la vie de John. De même, pour plier l’animal, même invisible, aux contraintes de l’espace urbain newyorkais. Sur cette trame narrative, est développée avec finesse une jolie histoire d’amitié. Delphine Jacquot donne à l’aventure une insolence graphique réjouissante : l’éléphant gris, hyperréaliste, emplit tout de sa présence hors gabarit des scènes de rue très colorées, traitées sur le mode naïf. Une manière de rendre compte, à coup sûr, de son invisibilité ! (C.B.)
Un éléphant à New York
BROYART Benoît, JACQUOT Delphine