Un été à Cabrera

ZARRALUKI Pedro

Île de Cabrera, 1940. Une jeune mère et sa fille adolescente sont reléguées dans cette île perdue au large des Baléares, rejointes par un Allemand qui inquiète l’Espagne franquiste. Veille sur eux une garnison écrasée de soleil, missionnée pour contrer une improbable attaque anglaise. Une cantinière haute en couleur assure le quotidien de tous. Un ancien « rouge » débarque, mandaté pour éliminer l’Allemand. Il est l’otage des nouvelles autorités, qui un an après la fin de la guerre civile, n’en finissent pas de lui faire expier ses fautes. Personnage emblématique et désabusé, il sait que la « guerre ne résout jamais les problèmes qui l’ont causée ».  Sur fond de Méditerranée et de figuiers odorants, ce microcosme possède son poids d’humanité. La langue sobre, limpide, porte le récit à plusieurs voix. Des destins brisés et des futurs incertains se rencontrent et s’inventent. Sans être des héros, les personnages sont tous porteurs d’une étincelle d’espoir et d’énergie vitale. Ce roman, récompensé en 2005 par le prix Nadal – l’équivalent espagnol du Goncourt – se lit d’une traite.