Pour leur voyage de noces, Benedetta a voulu connaître la Sicile où Luca a passé son enfance. Luca, quarante ans, est un lecteur assidu de la presse et ne perçoit le monde qu’à travers ses catastrophes. Il se désespère de voir l’équipe nationale en passe de gagner la coupe du monde de football 2006 car la victoire saura faire taire tous les scandales dont il se nourrit. Contrairement à lui, Benedetta, jolie trentenaire, ne s’intéresse qu’à la mode et n’a qu’une idée en tête : être enceinte.
Dans cette Sicile chargée d’odeurs, de rencontres et de souvenirs, l’auteur promène un couple peu attachant. Il oppose avec drôlerie le pessimisme de Luca, intello perdu dans ses souvenirs d’enfance et confronté à ses devoirs conjugaux, à la futilité enthousiaste de Benedetta, bavarde et obsédée par la maternité. D’abord enlevée, l’intrigue s’essouffle, utilisant pourtant un riche vocabulaire, approprié à chacun. Comme dans Le pays des merveilles (NB octobre 2006), Giuseppe Culicchia peint, avec une ironie parfois trop appuyée, une génération fragile et sans repères.