Plaquée par son mari pour une jeune et belle Française qu’elle surnomme ironiquement “la Pause”, Mia, cinquante-cinq ans, clame sa souffrance. Après un séjour en hôpital psychiatrique, elle quitte New York pour le Minnesota où elle retrouve sa mère, alerte femme de quatre-vingt-dix ans, entourée de quelques amies au caractère bien trempé, dont elle devient proche. Poétesse, Mia donne des cours d’écriture à quelques jeunes filles en pleine crise d’adolescence, s’intéresse aux malheurs conjugaux de sa voisine…
Passionnée de psychanalyse, Siri Hustdvedt aime sonder les profondeurs de l’âme humaine. Elle est, entre autres, l’auteur du magnifique roman Tout ce que j’ai aimé (NB janvier 2003). On est moins séduit par la construction de celui-ci qui brasse de façon désordonnée plusieurs thèmes : différences homme/femme, cruauté de l’adolescence, amitié, vieillesse, mort. Demeurent cependant les mêmes qualités d’écriture – maîtrise, élégance, poésie – appréciées dans ses autres ouvrages. Et la même finesse d’analyse, du coeur et de l’esprit humains, pour ce roman essentiellement féminin.