Onze nouvelles de longueur inégale mettent en scène des psychopathes du monde ordinaire : un vendeur de lunettes, un ex-radiologue, un adolescent écologiste, un marchand de pizzas, un père de famille. Apparaissent aussi un pédophile en prison, un violeur et tueur de femmes noires. Dans un environnement familier comme la rue, un parking, un magasin, un appartement, chaque héros incarne une démence d’une violence physique et morale inouïe qui varie de la pédophilie à l’anthropophagie en passant par l’alcoolisme et les dérives sexuelles en tous genres.
Thibault Lang-Willar, écrivain (Trajectoire de l’idiot, NB avril 2005) et scénariste, fait preuve d’une imagination débordante pour narrer l’ignominie et l’enfermement dans la folie « ordinaire ». La description complaisante de la cruauté et de la perversité des comportements provoque dégoût et angoisse. Paradoxe : malgré une déviance insupportable, chaque personnage a une part d’humanité liée à son histoire et à sa place dans la société. Aussi réussi soit-il dans son genre, ce voyage dans l’horreur laisse un goût nauséeux dont on a bien du mal à se défaire.