Un faux air de Germain Sarde

MANUEL Franck

Un Ă©crivain enquĂȘte sur un collĂšgue meurtrier, Germain Sarde, sujet de son prochain opus. Il l’interviewe en prison oĂč Germain est incarcĂ©rĂ© pour l’assassinat d’un ancien amant d’une de ses trois compagnes, la seule avec laquelle il n’a pas eu d’enfant. La disparition des compagnons antĂ©rieurs de chacune d’elles le conduit Ă  les rencontrer Ă  Paris, Marseille et Pau, lieux oĂč elles ont vĂ©cu avec le romancier.   Sur une trame policiĂšre qui n’en est pas une, malgrĂ© investigation et meurtres, mais sans policiers dans l’exercice de leur fonction, l’auteur court plusieurs liĂšvres Ă  la fois. A-t-il voulu faire le portrait d’une pathologie, celle d’une folie meurtriĂšre bien ciblĂ©e dont il constate les consĂ©quences et recherche les mobiles ? A-t-il voulu s’interroger sur la part d’imagination et de rĂ©alitĂ© qui existe en littĂ©rature, Ă  plus forte raison quand le hĂ©ros et le narrateur sont, comme lui, romanciers et vivent une curieuse osmose ? Ayant adoptĂ© rapidement le ton d’un thriller psychologique pour soutenir le suspense alimentĂ© par les rĂ©flexions des diffĂ©rents acteurs, il intercale des passages d’oeuvres romanesques ou poĂ©tiques du meurtrier qui n’aident pas Ă  Ă©clairer la lanterne du lecteur et renforcent le sentiment d’invraisemblance. (L.K. et P.B.)