Connu pour ses romans historiques (Abdallah le cruel, NB janvier 2008), Patrick Girard livre ici une oeuvre beaucoup plus personnelle en racontant les dĂ©mĂȘlĂ©s dâun certain Samuel Meyrargues avec sa gĂ©nitrice, monstre dâĂ©goĂŻsme, et prouve que lâon peut devenir « fils indigne » par dĂ©sespoir. Les machinations de la manipulatrice sont dissĂ©quĂ©es avec un humour corrosif qui permet une certaine mise Ă distance. Quant Ă la solitude et Ă la misanthropie alcoolisĂ©es du narrateur, elles se coulent dans une belle Ă©criture Ă©trangement dĂ©calĂ©e par rapport Ă la violence du cynisme ambiant. Le rĂŽle des Blancs en Afrique et la France bourgeoise de lâaprĂšs-guerre ne sont pas Ă©pargnĂ©s ! Un portrait ou autoportrait incisif et stupĂ©fiant qui sâachĂšve sur une note dâespoir.
Un fils indigne
GIRARD Patrick