Son père le voulait écrivain, sa mère l’envisageait docteur ; Laurent Seksik embrasse la médecine en ne rêvant que d’écriture. Il abandonne la radiologie à la cinquantaine, redoutant la réaction paternelle, espérant sa bénédiction. Son œuvre a toujours tourné autour du père et, dans ce roman, retardé par la composition de L’exercice de la médecine (Livre du Mois, NB octobre 2015) et voué à clore une douloureuse année de deuil, il dit « je » pour la première fois. Il retrouve ce père le temps de l’écriture, personnage flamboyant de faconde et d’allégresse ayant vécu sa vie dans toutes ses composantes. Attaché aux traditions, c’est en sublimant ses héros de sa verve enthousiaste qu’il initie son fils à l’histoire familiale. Sans trop se dévoiler, Laurent Seksik exprime l’étendue de sa tendresse de fils envers ce père modèle, laissant libre cours à son cœur et à ses talents de conteur. S’enlacent les derniers jours de la vie d’un homme aimé et les années d’apprentissage, l’enfance et la vieillesse, dans une écriture rare où l’amour court de bout en bout. Le dernier Kaddish est prononcé, le deuil est levé et le livre refermé, un parfum d’enchantement et d’émotion persiste. (Maje et A.-M.G.)
Un fils obéissant
SEKSIK Laurent