Fils d’un immigré russe stalinien qui a demandé que son avis de décès dans Le Figaro mentionne son appartenance à la MOI (main-d’oeuvre immigrée) pendant l’Occupation, Alain Minc analyse en neuf chapitres sa condition de Français intégré. Chaque chapitre porte un titre provocateur ou surprenant. « Mauvais juif » formaté par l’« énarchie » déclinante, l’auteur est fier d’appartenir à l’oligarchie, amoureux de l’imparfait du subjonctif, passionné d’Europe. Il propose – sans y croire ? – que les musulmans soient inclus dans un système concordataire, à l’image de celui imaginé par Napoléon vis-à-vis des Juifs…. Avec son talent habituel (L’homme aux deux visages. Itinéraires croisés : Jean Moulin/René Bousquet, NB juillet-août 2013), l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy semble parvenu à un seuil : faire un bilan de sa propre vie par le biais de réflexions approfondies et personnelles. Esthète dans son écriture au point de toucher au précieux, virtuose de la logorrhée, il est en adéquation avec le microcosme de nos brillants esprits, plus prolixes en fines analyses des problèmes qu’en solutions réalistes. (M.Bi. et J.M.)
Un Français de tant de souches
MINC Alain