C’est l’enfant de l’amour. Mais… son père ne l’a pas reconnu. Il apprendra le sens du mot bâtard mais, peu démonstratif, ne montrera jamais ses émotions. Très beau, surdoué, perfectionniste, il lit beaucoup, se passionne pour la malédiction des mythes antiques et étonne ses professeurs par sa précocité et sa sagacité. On découvre aussi la perversité de cet adolescent presque parfait. De l’adulte, image du père, il n’a aucune pitié et ridiculise les hommes attirés par son exceptionnel éclat. Et c’est lorsque son géniteur s’installe au foyer – père, mère, fils enfin réunis – que le pire est à prévoir.
Un très court premier roman étrange, terrible, au ton glacial, où les temps se télescopent et où l’inexorable se profile. Il y a du talent : pas un mot de trop, l’écriture est dépouillée à l’extrême, aussi implacable que le héros lui-même. Le lecteur, lui, ne s’en tire pas sans un certain malaise.