Micah a deux jobs. Il assure l’entretien d’un petit immeuble de Baltimore et veille au respect des règles communes. Il a aussi créé une auto-entreprise de dépannage de matériel informatique et d’appareils ménagers. Occasionnellement, Cass, l’institutrice du quartier, passe le week-end avec lui. Soudain, dans cette vie bien réglée, surgit un adolescent qui prétend que Micah est son père.
Il se passe peu de choses dans ce nouveau roman de l’auteure, peintre douée de la classe moyenne nord-américaine (Vinegar Girl, Les Notes juin 2018). Micah est en apparence sans relief ni passion. Pourtant, dès l’abord, on repère chez lui plusieurs dynamiques à l’oeuvre. Qu’il prépare le café, conduise sa camionnette ou joue du tournevis en écoutant distraitement une cliente trop bavarde, se développe chez lui, en sourdine, une réflexion permanente sur ses choix, ses erreurs ou ses aveuglements – surtout après la rupture amoureuse et son attitude plutôt brutale face à un ado mal dans sa peau. Une écriture à mi-chemin entre la précision cinématographique et le monologue intérieur sert cette courte histoire. On en apprécie surtout le style, subtil, qui sait enrichir d’une densité romanesque complexe le vide apparent d’une existence modeste. (A.Lec.)