Un général, des généraux

JUNCKER Nicolas, BOUCQ François

«  Alors, Massu, toujours aussi con ? » (De Gaulle)

«  Ah oui : Toujours gaulliste, mon général ! » (Massu)

L’ échange vrai, à la Audiard, entre ces deux protagonistes donne le ton de cet album.

Alger. 4 juin 1958. Le général De Gaulle harangue la foule par un  « Je vous ai compris ! » historique. L’avenir dira qui ils sont…

C’est ainsi que se termine cet album qui retrace une page décisive de l’Histoire de France. La fin de la IVe République et la fin d’un coup d’état qui aurait pu mettre à mal la démocratie française.

Sur fond de guerre d’Algérie se déroule le processus qui conduit des Généraux partisans de l’Algérie française, à tenter un putsch afin d’enrayer par la manière forte la volonté d’indépendance voulue par le FNL.

Alors que la France s’enlise dans une guerre sans fin, néanmoins soutenue par tous les grands partis politiques pour garder l’Algérie, la BD suit les rôles de chacun, militaires et politiques, et voit s’agiter les entremetteurs entre partisans d’un coup d’Etat pro-gaulliste et le général Salan commandant les forces armées en Algérie. Sur des malentendus, un quiproquo, De Gaulle grâce à ses soutiens favorables à « l’Algérie française » se retrouve, avec les pleins pouvoirs, à la tête d’un gouvernement pour préparer la cinquième république… qui acceptera l’Indépendance.

Cette histoire pourtant dramatique est traitée avec beaucoup d’humour et n’est pas loin de rappeler les récents films d’OSS 117

Portés par le dessin très expressif de Boucq, les protagonistes sont tournés en dérision pour accentuer le côté désespérant, et tristement vrai, de cette peu glorieuse page de l’Histoire française.

(PP-MT)