Un génie, ce petit.

Qui est Georges-Henri ? Il semblerait qu’enfant il était considéré comme un surdoué des lettres, l’égal de Rimbaud. Colette regardant les lignes de sa main avait dit : Un génie, ce petit. Affirmation, ironie ? Voilà qu’au crépuscule de sa vie, personne n’est en mesure de trancher, enfin, momentanément car c’est juré, aujourd’hui, après le déjeuner, lui, Georges-Henri, va pondre son chef-d’oeuvre, finie l’angoisse de la page blanche. Mais, c’est l’auteur, un de ses admirateurs de toujours, qui se substitue à lui et évoque ce dilettante inspiré quoique sans inspiration, cet amuseur mondain, ce songe-creux, cet homosexuel qui savait si bien distraire les femmes.  Biographie ou roman ? Certains trouveront probablement quelques clés. En tout cas, Pierre Barillet, celui de Hollywood solitude (NB mai 2002), mais aussi celui des célèbres pièces de boulevard de Barillet et Gredy, signe ici dans un style classique parfaitement rythmé un livre désenchanté sur la vacuité d’un monde du paraître qui génère sa propre disparition.