Un goût de rouille et d’os

Boxe, basket, combats de chiens et autres… Où trouver meilleur angle de vue pour raconter la violence en direct ! Dans cinq des sept nouvelles de son recueil, Craig Davidson, un jeune auteur canadien, n’y va pas par quatre chemins pour plonger au coeur de la rage de ses héros. La plupart, des pauvres types, ont quelque chose à venger ou réparer. Ainsi du poivrot bavard qui se glorifie des “paniers” de son fils basketteur ; de ce boxeur en compote, hanté par sa lutte contre une couche de glace qui, naguère, a avalé son neveu ou de cet autre, coupable consentant de la mort de son adversaire… Un vocabulaire riche et précis, souvent très cru, des phrases sous haute tension, créent une atmosphère à la limite du soutenable, d’autant que les lieux de l’action sont généralement sordides et clandestins.  Subrepticement la tendresse peut émerger dans un récit. Un livre qui malmène, horrifie, prend de plein fouet et dont, cependant, on ne peut nier l’authentique qualité littéraire.