Un hasard nécessaire

Un jeune trentenaire, employé de banque, se trouve par hasard introduit dans une famille huppée de la grande bourgeoisie de Francfort. Il s’éprend de Phoebe, la fille de la maison. Il est emporté dans un tourbillon de réceptions drôles, originales, décalées. Il assiste au spectacle haut en couleur de l’éclatement d’un microcosme mondain troublé par l’irruption d’un affairiste douteux et emporté par des séismes sentimentaux imprévisibles. Né à Francfort en 1951, Martin Mosebach, romancier, essayiste, poète, a reçu en 2007 le prix Georg-Büchner, la plus haute distinction littéraire allemande. En conteur habile, c’est sur le ton de la confidence qu’il nous entraîne dans son univers baroque et joliment désuet. Au fil des chapitres, apparaissent en italiques des bribes de conversation du narrateur et de son épouse, ponctuant « l’histoire d’un coup de foudre » qu’il lui raconte. L’humour et l’imagination restent toujours canalisés par un style brillant et élégant. Un roman assez dense : observation fine de l’évolution d’une certaine société allemande aux prises avec les bouleversements dus à la modernité.