Costanza, Romaine cinquantenaire, se souvient : son mariage avec Vincenzo follement amoureux, sa courte expérience de professeur puis de secrétaire du lycée, et sa rencontre avec Bruno, photographe homosexuel, qui la choisit comme assistante ; à sa mort, elle hérite de son ordinateur contenant ses recherches originales sur des fragments de statue. Grâce à un mail, elle noue une éphémère relation avec un jeune garçon qui a sans doute été le dernier amour de Bruno… Elisabetta Rasy habite Rome et en connaît les moindres ruelles et les multiples églises, ce qui donne un relief particulier à son récit. Elle est célèbre pour ses nombreux romans intimistes (L’obscure ennemie, NB avril 2010). Celui-ci est l’histoire d’une femme mûre en quête d’elle-même, à travers les relations différentes qu’elle a nouées, les lieux habités par un passé avec lequel elle entre en résonance, et les statues auxquelles il manque un morceau plus parlant que la totalité. La photo est l’écran entre la réalité jamais figée et le mystère qu’elle cache. Ce court roman nostalgique et subtil est écrit dans un style poétique et raffiné, mais sans ordre chronologique et comme volontairement inachevé, ce qui peut dérouter.
Un hiver à Rome
RASY Elisabetta