Le père, meilleur fabricant de “blanche” de ce coin perdu des États-Unis, est parti, sans état d’âme, laissant dans le dénuement le plus total une épouse qui bat la campagne, deux jeunes garçons et une fille de seize ans, Ree, qui va prendre en charge famille et situation. Il faut absolument retrouver cet homme, mort ou vivant.
Ree part alors à sa recherche, affrontant avec un incroyable courage le froid et les commentaires peu charitables, frappant aux portes les plus diverses. Certains tentent de l’aider, d’autres l’ignorent ou brouillent ses maigres pistes.
Entre le réalisme, la violence et une touchante émotion, Daniel Woodrell construit un roman aussi beau que Chevauchée avec le diable (NB mai 2000). Il l’immerge dans une nature de neige et de glace et l’âpre rudesse d’un milieu social difficilement sauvé de la plus grande misère par le trafic de drogue et d’alcool. L’intensité qui s’en dégage est exprimée avec la sobriété d’un auteur talentueux.