Karl Ove Knausgaard quitte la Norvège à trente et un ans et s’installe à Stockholm. Il y tombe amoureux de Linda qu’il épouse et dont il a trois enfants en quatre ans. Il peine à concilier son besoin vital d’écrire, ses obligations d’auteur avec son rôle de père au foyer et les tâches domestiques, parfois humiliantes. Sa vie conjugale, suite ininterrompue de disputes, est vite devenue infernale. Un homme amoureux – titre paradoxal ou ironique – est le deuxième des six volumes que compte l’autobiographie de Knausgaard qu’il nomme « roman » (La mort d’un père, NB novembre 2012). Le narrateur – intellectuel très mal avec lui-même et avec le monde – dresse sans complaisance son portrait, face à celui, guère plus avantageux, de sa femme. Son récit détaille, en un flux irrépressible et sur différentes temporalités, toute sa vie quotidienne : discussions et analyses intellectuelles ainsi que détails triviaux sont longuement décrits. Cet exercice de près de huit cents pages a conquis le public nordique et anglo-saxon. Mais, malgré l’intéressant tableau de moeurs d’une des démocraties européennes, on peut se noyer dans cet équivalent romanesque de la téléréalité.
Un homme amoureux (Mon combat ; livre II)
KNAUSGAARD Karl Ove