Malgré les bombardements sur Londres, le vieil H.G. Wells a refusé de quitter sa maison. Arrivé en fin de parcours, cet écrivain prolixe considère sa vie et s’entretient avec sa conscience – une conscience bavarde – à la manière d’un interrogatoire. Après une enfance pauvre, il fait des études brillantes qui l’engagent à écrire, d’abord comme pigiste, puis comme romancier. Théoricien progressiste, visionnaire, utopiste, membre de la Société Fabienne, cet auteur incontournable cache mal, derrière ses idées foisonnantes, une appétence sexuelle insatiable. Sous l’oeil indulgent de son épouse, ce partisan de l’amour libre attire les femmes comme un aimant. Après un début qui se cherche, David Lodge trouve son rythme. Comme dans La Vie en sourdine (NB novembre 2008), l’ancien professeur de littérature s’entend à merveille pour donner vie à un écrivain qui n’en manquait pas. Recourant à plusieurs modes narratifs, basée sur des sources factuelles et des extraits de livres ou d’échanges épistolaires, cette biographie romancée s’autorise à imaginer quelques anecdotes. Bien que volumineuse, cette plongée dans l’histoire littéraire et politique de l’Angleterre au tournant du XXe siècle est enrichissante et croustillante.
Un homme de tempérament
LODGE David