La vie du sous-préfet Rocco Schiavone, depuis sa mutation à la préfecture de police d’Aoste, est loin d’être de tout repos. Adele Talamoni a été assassinée par erreur, c’est sûrement lui qui était visé. Qui cherche à l’éliminer ? Parallèlement, il met au jour un énorme scandale immobilier auquel la mafia calabraise ne serait pas étrangère… Qui tire les ficelles ? De Rome au val d’Aoste et aux plages de l’Adriatique, sa double enquête fait resurgir son passé. Si on n’a pas lu La piste noire (NB juin 2015), premier roman d’Antonio Manzini avec Rocco Schiavone, on regrettera peut-être de ne pas avoir plus d’indications sur les événements qui ont précédé l’exil disciplinaire du sous-préfet. On pressent leur importance pour comprendre ce policier atypique, dont l’éthique très personnelle est assez éloignée de celle des institutions. Il préfère la justice à la loi, il se fait beaucoup d’ennemis en disant ce qu’il pense. L’auteur l’utilise pour dénoncer avec une pointe d’humour grinçant la crise sociale que traverse l’Italie. Corruption, violence et trafics prospèrent, même dans les vallées paisibles du Piémont. L’intrigue est compliquée. Les personnages, bien typés, sont souvent attachants. Une conclusion qui laisse peu de place à l’espérance… (D.A.)
Un homme seul
MANZINI Antonio