Ensemble résidentiel, Villa Miserias subit, depuis l’arrivée de l’homme d’affaires Selon Perdumes, des changements dans sa gestion administrative qui confinent au totalitarisme. Les résidents y sont regroupés en fonction de leur statut social et ceux d’en bas doivent par exemple se contenter des restes de ceux d’en haut. La présidence du complexe devient un enjeu majeur. Max Michels, jeune loup expert en intrigues, décide de se présenter contre les favoris. Aidé par Ponce, conseiller occulte des hommes de pouvoir, et par Nelly, directrice de campagne, il monte son programme et se lance dans la compétition. Séduisante dans sa forme et violemment subversive, cette fable pamphlétaire d’Eduardo Rabasa détaille dans une première partie, longue et assez confuse, l’organisation de Villa Miserias et la vie de sa population. La seconde partie, plus intéressante, se concentre plus sur quelques personnages. L’auteur dénonce les maux dont serait affligée cette communauté: ploutocratie, corruption, accaparement du pouvoir par quelques oligarques, manipulation et aveuglement de la masse. A travers l’histoire de ce microcosme, l’auteur veut sans doute souligner les maux dont souffrent certains pays sud-américains et les effets pervers du libéralisme. (M.Bi. et J.C.-N.)
Un jeu à somme nulle
RABASA Eduardo