Un jour avant la fin du monde

Mariam est la fille de Pédar, notaire à la retraite depuis la Révolution islamique. Lors d’une convocation au Tribunal révolutionnaire, à la recherche de leur livret de famille, elle découvre un lourd secret entourant sa naissance. Voulant récupérer une identité, elle se rend à l’état civil et déclenche une réaction disproportionnée qui fait d’elle une ressuscitée, celle annoncée par les Écritures. Un implacable engrenage se met en route. Dans un pays où personne n’est sûr de son innocence, la vérité est parfois source de malheur. Dans le bourbier de la Révolution, tous les personnages sont ici en quête de ce principe et une franche ironie se dégage de situations ubuesques engendrées par les démarches administratives. La structure narrative combine époque contemporaine, figures historiques perses et byzantines du VIIe siècle et mythe de la Vraie Croix, en développant des éléments qui les relient. L’écriture, qui conjugue politique et croyances religieuses, épouse les points de vue des musulmans, des chrétiens et des zoroastriens. Tous se sont battus pour une relique, attendant d’elle le miracle de la résurrection des martyrs. Vivant et documenté, ce livre qui fait suite à La Vallée des Aigles : autobiographie d’une fuite (NB mai 2006) sort de l’ordinaire. (Maje et S.L.)