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Il lui avait fallu du temps pour reconstituer le puzzle de sa famille. Trente-cinq ans exactement ; trente-cinq années passées à oublier ce dont il avait été témoin, encore enfant, et qui ressurgissait maintenant que Mamour était morte. Petit bibliothécaire au sein d’une famille tchèque riche et puissante, c’est lui, qu’en tant que chef de clan, elle a choisi comme successeur pour protéger la famille et lui redonner une certaine moralité.
Difficile d’entrer dans cette sorte de fable politique et métaphysique où le héros se considère lui-même comme une énigme, dans un roman complexe, hésitant entre normalité et extravagance. L’auteur de Au milieu des nuits un chant (N.B. sept. 1999) revient sur le thème de la chute du communisme et de sa nostalgie dans des familles maintenant sans repères. Il insiste, avec une certaine ironie, sur le côté mafieux de ces familles riches dont la mort du Parrain entraîne une nouvelle intronisation et, parfois, l’exhumation de lourds secrets.