Augusten naît en 1965 dans une famille qui semble conventionnelle, mais dont on découvre petit à petit l’anormalité. Certes sa mère, poétesse et peintre amateur, l’aime et le protège, mais elle voit son psychiatre presque quotidiennement. Le frère aîné, « un être horrible, gras et puant », est vite aux abonnés absents. Et puis il y a le père, professeur de philosophie, alcoolique et rongé de psoriasis. Jour après jour il repousse l’enfant qui lui voue pourtant un amour sans limite et ne sort de son mutisme menaçant que pour hurler sa haine. De cette frustration naissent des sentiments d’une violence inouïe, entraînant père et fils dans une spirale infernale.
Ce quatrième roman d’Augusten Burroughs, écrit à la première personne, est largement autobiographique. Le style est vigoureux et savoureux, avec des détails frappants qui font entrer de plain-pied dans cette famille déchirée. L’angoisse est presque palpable et ce livre grave – en même temps non dénué d’humour – se lit comme un thriller. Quelques scènes sont très dures, mais on ne lâche pas le récit avant la dernière page.