Un mauvais garçon

Delhi, avril 2000. Idha, vingt ans, étudiante, vit chez une tante depuis la mort de sa mère et l’expatriation de son père à Singapour. Elle supporte mal son isolement affectif et se laisse séduire par un garçon au physique ingrat, rencontré dans un café. Idha cache sa liaison à sa tante qui veut la marier suivant la tradition. Dix ans plus tard, son amant mort depuis longtemps, Idha se souvient… Le premier roman de l’Indienne Deepti Kapoor est vibrant et fort, parfois dérangeant. Angoisse, frustration, ennui, désir sourdent des courts fragments éclatés qui composent un récit mémoriel : élégie paradoxale d’une relation toxique qui mène, par-delà la mort, à la possession et à la destruction de l’autre. Delhi, ville violente et contrastée, machiste et dangereuse pour une femme seule, sert d’écrin funeste à une quête désespérée et ambiguë d’indépendance et de liberté dans la sexualité et les drogues. L’écriture alterne curieusement expressivité, banalité et lyrisme. Très loin des codes de la romance érotique, une histoire d’amour sombre, chargée d’émotion et de sensualité, dépourvue de provocation. (T.R. et C.-M.T.)