Un monde, partagé en deux, comme une orange. À gauche, vivaient les bleus, le peuple de l’eau ; à droite, les verts, celui de la forêt, dans une parfaite ignorance les uns des autres. Quand le hasard, inévitable, entre peur bleue et verts de peur les fait se rencontrer, le choc est rude, destructeur. La nuit recouvre l’univers. Jusqu’au jour où… barricadés derrière les murs qu’ils ont construits, ils entendent des pépiements d’oiseaux. La vie est là, d’un rouge éclatant. Vont-ils franchir le pas ?
Sur une trame narrative simplissime et pleine d’esprit, René Gouichoux propose une sorte de fable, une métaphore des rapports humains : isolement, guerre, partage, dans cet ordre optimiste ! Les bleus et les verts, rigoureusement semblables, appartiennent au même genre humain ; faut-il encore qu’ils le voient… L’album multiplie les détails amusants, joue sur les rabats et les découpages pour élargir les deux univers et ménager des effets de surprise ; il joue également sur les oppositions et sur la complémentarité des couleurs pour installer son nouveau monde où explose l’ensemble chromatique de l’arc-en-ciel ! (C.B.)