Un chat noir nommé Belzébuth, plutôt inquiétant ? Il est arrivé dans la maison avant la naissance du bébé, mais l’enfant l’appellera longtemps mon petit minou, parce que le chat, câlin, le protège. Ils vont grandir ensemble, partager de bons moments. Mais l’enfant grandit, sait lire tout seul, il a sept ans. Alors le chat regarde de plus en plus par la fenêtre, se sauve et disparaît pour longtemps. Quand il revient, occasionnellement, il se tient à distance, ou griffe : une vraie bête sauvage qui porte bien son nom. Et pourtant…
Le chat en silhouette, lové, assis ou marchant à pas de velours, les fleurs, les feuilles, les paysages de neige, l’enfant qui apparaît au début, bébé ou bien plus tard, emmitouflé dans la neige, autant d’images qui émerveillent et s’inscriront pour longtemps dans l’esprit. Travaillée au pochoir en noir et blanc, elles subjuguent par leur beauté et leur aspect poudreux, leur silence. Elles l’emportent sur le texte dont la portée est un peu énigmatique, sur le thème de l’indépendance gagnée par chacun mais un peu cruel pour les enfants, en dépit du geste de reconnaissance du chat à la fin. ( A.-M. R.)