Les bases de la sociologie ne sont pas immuables. Elles ne pouvaient que se ressentir des secousses apportées par la mondialisation, la condition de l’homme occidental relevant dès lors de moins en moins des organisations sociales dues aux bienfaits de la civilisation des Lumières. On assiste maintenant à un retour sur soi, à un entraînement vers l’individualisme, lequel remplace l’utilité sociale comme axe central de la pensée et de l’action. Il ne s’agit pas de dépendre d’un principe transcendant, mais, pour chacun, de bénéficier d’une liberté créatrice qui lui permet d’être l’acteur de sa propre existence. Il est le sujet, notion essentielle.
Qu’il s’agisse de désocialisation, de diversification des cultures, le nouveau paradigme n’entraîne évidemment pas méconnaissance des problèmes universels de l’actualité, que l’auteur n’esquive point : tolérance religieuse et laïcisme, moralité, communautarisme, identité nationale, féminisme… Qu’il soit ou non familier d’Alain Touraine, le lecteur essaiera de suivre ces aspects nouveaux, parfois surprenants, de sa réflexion. On apprécie, parmi les annexes, l’index thématique.