La petite Vanessa habite avec ses parents et sa grand-mère paternelle écossaise, non loin de la maison de ses grands-parents maternels irlandais, à Manakawa, au Canada, durant la Dépression (1930). Des années plus tard, elle évoque son enfance. Y figurent des épisodes tristes, comme le décès de sa douce grand-mère et de son père chéri. Elle se rappelle l’autoritarisme acariâtre du grand-père, ancien pionnier, mais aussi le tempérament révolté de sa tante Edna. La naissance de son petit frère, ses tentatives d’amitié avec une jeune Indienne, le lien noué avec un cousin aîné émaillent ses souvenirs, sans souci de chronologie. À cette ambiance douce-amère s’ajoute une extrême pauvreté. Dans la veine de son précédent roman, L’ange de pierre (NB mars 2008), Margaret Laurence décrit avec sensibilité les personnages qui peuplent la vie de Vanessa entre dix et dix-huit ans. Les descriptions psychologiques sont distillées sur un ton mélancolique que vient rehausser une perception enfantine des situations. L’écriture, économe, donne libre cours à l’imaginaire et sert ce beau roman d’atmosphère.
Un oiseau dans la maison
LAURENCE Margaret