Petit chaperon rouge s’en va dans la forêt, son petit panier au bras (jusque-là tout va bien !) : direction la maison de Mémé pour lui porter les victuailles entassées…. dans son sac à dos (ça commence !). Pas la peine de lui raconter des “craques,” elle connaît l’histoire par coeur et veut en changer le cours. Assise au pied d’un arbre, chaperon attend le loup et lui propose un marché. L’autre, grande gueule mais irrécupérable benêt, en perd l’entendement. Du pain béni pour la soûlante demoiselle, reine de la manipulation et de l’entourloupe.
Ça commence exactement comme le conte traditionnel mais ca dérive très vite : là est tout l’art et le jeu. L’auteur se livre à un détournement déjanté et jouissif. Détrôné le loup grand et méchant. C’est la gamine qui mène la danse et le loup par le bout du museau et du ventre. Les couleurs sont chimiques et stéréotypées, histoire d’en rajouter une couche à la caricature, principe maître de cet étonnant album. Des bulles pour les dialogues, francs et modernes, au langage familier des déjà grands. Contrairement à l’original, ce conte-là n’est pas pour les 3/5 ans ! (M.-F.L.-G.)