La nuit du 28 janvier 2008, Frédéric Beigbeder est arrêté pour détention de cocaïne et mis en garde à vue au Dépôt de l’île de la Cité, à Paris. Pendant ces longues heures passées en cellule, entrecoupées de comparutions devant policiers et procureurs, l’auteur tente de reconstituer son passé et, par là, de connaître, peut-être, qui il est. Libéré, lui qui n’avait jamais écrit que les histoires « d’un homme sans passé » ou celles de héros « paumés dans un présent déraciné » se fait alors l’inventeur, à la fois découvreur et créateur de son “roman”.
Volontiers décrié ou, au contraire, adulé pour son arrogance, son côté jouisseur et provocateur, “people” en quelque sorte, c’est un Frédéric Beigbeger plus apaisé et vrai, semble-t-il, qui se livre ici. Malgré des longueurs irritantes, complaisantes parfois, souvent ayant trait à sa vie d’adulte, l’émotion et la justesse de l’analyse des sentiments imprègnent néanmoins ce roman familial. Un livre qui se lit facilement et dont l’auteur avoue avec une naïveté – que l’on espère sincère de la part de ce roué repenti – qu’il « aimerait qu’on le lise comme si c’était son premier »… Bien volontiers, Frédéric !