Un sari couleur de boue

SHETH Kashmira

Un village d’Inde du Nord en 1918. Lorsque Leela aura quatorze ans, elle ira vivre dans la famille de Ramanlal, auquel elle a été mariée à l’âge de neuf ans. Mais lorsque le jeune homme meurt, piqué par un serpent, l’univers de Leela bascule : la petite fille coquette gâtée par sa mère est désormais une veuve, et comme elle est de caste brahmane, elle ne sera jamais autorisée à se remarier. On lui rase la tête, on la dépouille de ses nombreux bijoux, on remplace ses saris chatoyants par un vêtement de toile grossière : la voilà vouée à l’austérité pour la vie, et recluse pour l’année entière. Car les veuves portent malheur, et toute sa famille est accablée de douleur.  Mais Leela est douée d’un caractère bien trempé, et grâce à deux soutiens exceptionnels, elle va réagir. De joyeuse et frivole, fascinée par les bijoux et les couleurs, elle devient progressivement une jeune fille réfléchie et responsable. Son épreuve lui sera finalement bénéfique. Sur toile de fond historique (les débuts de la révolte pacifique menée par Gandhi), la découverte de la culture indienne et des traditions contraignantes de l’époque se mêle à la leçon de courage sans préchi-précha.  Un peu lent, ce récit classique, simple et vivant, sonne juste – l’auteure s’est inspirée de la vie de sa propre grand-tante – et intéressera les filles.