New York, Janvier 1949. Les habitants de la pension Giboulée résistent vaillamment au froid tout en poursuivant leurs rêves ou leur quête. Manhattan est devenue l’aide costumière de l’acteur Uli Styner, son père (qui l’ignore), qui doit faire face aux soupçons de sympathie communiste. Jocelyn, le jeune Français, est amoureux de sa voisine Dido, qui manifeste pour la liberté d’opinion. Chic continue les publicités tout en se languissant du mystérieux Whitey, qui n’est autre que l’amoureux qu’Hadley, cigarette girl, espère revoir depuis trois ans. Page a été reçue au prestigieux Actor’s studio. Charity, la bonne, est séduite par un représentant aux étranges questions.
On retrouve avec bonheur les locataires de la pension, dans un tome qui tient toutes les promesse du premier (voir NB juillet-août 2015 ). Malika Ferdjoukh recrée brillamment l’esprit des comédies américaines des années 40, musicales ou non. Elle poursuit les trajectoires de chacun, enrichissant les études de caractère et le portrait du New York d’après-guerre. Chasse aux sorcières, ségrégation, séparation entre les classes sociales, condition féminine «décorative» et exploitée sont les principaux aspects abordés, sur fond de bouillonnante vie artistique. C’est un régal de savourer les dialogues pétillants et spirituels, la narration précise et élégante. On abandonne les personnages à regret, que l’on retrouvera dans un troisième tome… (M.D.)