Une semaine avant sa retraite, le shĂ©rif est dĂ©bordĂ© : son ami, garde dans une rĂ©serve privĂ©e, se plaint dâun vieux braconnier qui effraie ses clients tandis que la directrice du Parc rĂ©gional qui jouxte ce relais de pĂȘche protĂšge le vieil homme. Lâempoisonnement de la riviĂšre et la course aux dealers de meth ajoutent Ă ses problĂšmes.  FidĂšlement ancrĂ© dans les Appalaches et dans une zone rurale oĂč chacun se connaĂźt, Ron Rash se dĂ©marque de ses prĂ©cĂ©dents romans (Par le vent pleurĂ©, NB octobre 2017) en adoptant, pour dĂ©crire un « panthĂ©on » dâespĂšces florales et animales, une Ă©criture elliptique, intellectuelle et poĂ©tique. Elle sert son personnage de femme figĂ©e dans un passĂ© traumatisant, qui exalte dans des poĂšmes la nature qui lâenvironne et sa propre fragilitĂ©. Deux narrateurs mais un mĂȘme axe tournant autour de la culpabilitĂ© et de la dette. Rash trouve un parfait Ă©quilibre entre rĂ©alitĂ© du terrain et passĂ© douloureux dans un rĂ©cit fait dâallers et retours alliant lâĂ©lĂ©gance du verbe Ă la justesse de lâintrigue. Dâune exigence qui peut ĂȘtre lassante, la poĂ©sie traduit la beautĂ© et la vulnĂ©rabilitĂ© dâune terre qui constitue le ferment des hommes et des femmes de ce rĂ©cit. (Maje et M.-N.P.)
Un silence brutal
RASH Ron