À la Nouvelle-Orléans, trois générations d’une famille noire évoluent de 1944 à 2010. Evelyn est la fille d’un médecin connu et aisé qui accepte mal son mariage avec un garçon pauvre à l’avenir fragilisé par un séjour sur le front de Normandie. En 1986, leur fille essaie de sauver son couple avec un garçon faible qui retombe toujours dans la drogue. À son tour, son frère se laisse entraîner dans un trafic de cannabis…
Ce premier roman d’une afro-américaine est une réussite. Son atout principal est sa grande authenticité, grâce à la peinture de ses personnages et au langage coloré et spontané dans lequel ils s’expriment. Le constat de faiblesse pour les uns et la courageuse persévérance pour les autres laissent sourdre, malgré la dureté des destins, une forme de tendresse et de bonheur qui les rendent très familiers et attachants. À travers eux, se découvre la condition des Noirs en Louisiane entre le dernier conflit mondial et nos jours. On assiste à un certain « immobilisme » de ces populations, malgré l’avancée des idées, la modernité et la réussite du grand-père . Est-ce dû au racisme profond, aux cataclysmes climatiques, à la crise économique, aux stupéfiants ? Quoi qu’il en soit, un livre puissant. (L.K. et B.T.)