La IVe République agonise, malade de l’impuissance des partis politiques rongés par un “cancer”, les événements d’Algérie, cette guerre d’indépendance qui tait son nom. Pour beaucoup, pieds-noirs et militaires notamment, le retour du général de Gaulle peut maintenir le statut existant mais le chef de l’État préfère la prudence réaliste, voire l’ambiguïté, pour éviter les formules juridiques et politiques contraignantes. Malgré les équivoques « Je vous ai compris », d’Alger, « Vive l’Algérie française » de Mostaganem, il louvoie, décevant ses partisans, irritant ses opposants ; après le 13 mai, s’enchaînent barricades, putschs, attentats, complots, OAS… Le gaulliste Jacques Baumel (De Gaulle, l’exil intérieur, NB août-septembre 2001) relate en détail les facettes de cette période trouble, sanglante, embrouillée, valorisant la stratégie gaullienne aboutissant aux accords d’Evian, dénouement critiqué, qui n’a pas apaisé tous les antagonismes bien que correspondant aux exigences du monde moderne. Ce témoignage équilibré nécessite une attention soutenue adaptée au déroulement d’années chaotiques.
Un tragique malentendu : De Gaulle et l’Algérie.
BAUMEL Jacques, DELPLA François