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Les deux récits autobiographiques du journaliste Dominique Jamet, Un petit Parisien : 1941-1945 (N.B. avr. 2000) et Notre après-guerre : comment notre père nous a tués (N.B. déc. 2003), avaient été appréciés pour l’émotion qui perçait sous la causticité du style. Ils sont à la base de cette fiction historique très documentée. L’auteur, à travers de nombreux personnages, y décrit l’attitude et surtout les mentalités des Français sous l’Occupation. Le roman se focalise sur un collaborateur qui a réellement existé. Germanophile pour des raisons familiales, enfant unique adulé par une mère abusivement protectrice, l’étudiant bien sous tous rapports devient chef de la Gestapo de Neuville-sur-Loire…. Après plus de vingt ans de planque, il sera jugé et mourra nonagénaire.
Face à cet anti-héros, Dominique Jamet s’interroge. Comment devient-on un traître ? Jusqu’où est-on responsable de ses actes ? Questions certes ressassées… Seuls l’éclairage et le regard très personnels de l’auteur traumatisé par cette période, à cause de son père lui-même collaborateur, rendent ce roman touffu attachant.